La marche des femmes de Grand-Bassam, 2022
Description
Huile et détrempe sur toile
Oil and tempera on canvas
180 x 120 cm
Dans les strates d’un espace-temps où se mélangent Abidjan et Paris, Thibaut Bouedjoro-Camus met en scène dans sa peinture des questionnements intimes et collectifs, dans des espaces méticuleusement construits.
Outils de compréhension et d’investigation de soi-même, dans les remous d’une histoire plus large, les oeuvres de Thibaut Bouedjoro-Camus commentent son passé et son présent à travers le prisme de sa double culture.
Cependant, en brouillant les pistes, l’artiste refuse au regardeur le confort d’une lecture simplifiée de l’Histoire ou de la société, préférant créer des associations d’images et de sujets qui nous amènent à les approcher dans toute leur complexité.
En multipliant ainsi les angles de vue, Thibaut Bouedjoro-Camus crée un écho entre des figures issues d’époques et d’espaces différents. Ainsi Louis-Gustave Binger et Vincent Bolloré semblent s’épauler dans La marche des femmes de Grand-Bassam. William Wade Harris prêche la bonne nouvelle à un couple venu de la fête de génération (Bonjour, Prophète Harris), et les combats d’hier rejoignent les résistances contemporaines et futures. Les jeux de transpositions et de correspondances s’appliquent aussi aux matériaux, et la toile minutieusement préparée par l’ancien élève des Beaux-arts de Paris laisse parfois la place à des bandes de toile de Korhogo.
Non dénué d’humour, l’artiste flirte avec l’absurde et la satire dans une approche décomplexée qui ne s’interdit aucune référence, ni aucune ambiguïté. Il cite en creux de grands noms à l’instar de Le Caravage ou Courbet (Bonjour, Prophète Harris), tout en s’appuyant parfois sur une culture populaire issue du cinéma.